Fily Kante : « Le projet ID Protect »
ID PROTECT souhaite mettre un terme à l’usurpation d’identité
Je suis tout à fait conscient des risques que l’utilisation frauduleuse d’un document d’identité peut engendrer car un de mes proche a lui-même été victime d’une tentative d’usurpation d’identité. Son document pourtant déclaré perdu a été utilisé pour demander un crédit à la banque.
Fily Kante
PDG ID Protect
Quel est votre parcours ?
De formation à la fois juridique et financière, j‘ai travaillé pour un grand groupe hôtelier français en tant que juriste pendant deux ans. Durant cette expérience, j’ai beaucoup appris sur le droits des contrats et la transmission d’un discours juridique au sein d’une entreprise à taille humaine.
Désireux d’en apprendre plus sur le processus d’entrée en relation dans le secteur bancaire, j’ai rejoint le pole national d’assistance commercial du 1er groupe bancaire français.
A travers cette expérience j’ai pu apprendre beaucoup sur les normes imposées aux banques en terme de connaissance client, le cadre réglementaire RGPD et les obligations en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.
A cette époque, je réfléchissais déjà à mon projet entrepreneurial. Je voulais créer une solution permettant de combler les failles de sécurité dans l’entrée en relation en ligne.
J’ai alors rejoint un éditeur de logiciel proposant l’expertise des documents pour des clients dans le secteur des banques et organismes de crédit. J’ai pu découvrir les outils informatiques utilisant de l’Intelligence artificielle pour vérifier la cohérence des données présentes sur les documents d’identité. Lors de cette expérience, j’ai également appris à expertiser par moi-même les documents.
Grâce à ce bagage, j’ai décidé qu’il était temps de lancer le projet ID PROTECT que j’avais mûri pendant plusieurs années !
Comment est né votre projet ?
L’un de mes proches à été victime d’usurpation d’identité en 2015. L’usurpateur voyageait avec le document d’identité perdu, souscrivait à des forfaits téléphoniques et a même tenté d’ouvrir un compte bancaire. S’en est suivi pendant 5 ans, des dépôts de plaintes pour faire valoir les droits de mon proche qui recevait fréquemment des amendes.
Lorsqu’une déclaration de perte est réalisée aux services de police, les gens ont tendance à penser que le document n’est plus utilisable… mais ce n’est pas le cas !
En découvrant les conséquences que pouvaient avoir une usurpation, ma curiosité et mon intérêt pour le sujet en tant que juriste m’ont poussé à me pencher sur les problèmes liés aux contrôles d’identité.
Je me suis alors notamment rendu compte qu’un document pourtant déclaré perdu auprès des services de police pouvait être utilisé par un faussaire pour tenter d’ouvrir un compte bancaire et contracter des crédits.
Très simplement, je me suis dit qu’il n’était pas normal de pouvoir usurper si facilement l’identité de quelqu’un. Et avec l’utilisation de plus en plus présente des services 100% en ligne, le phénomène s’amplifie ! Les professionnels ont beaucoup de mal à vérifier l’identité des clients avec lesquels ils contractualisent.
J’ai alors eu envie de proposer des solutions pour pallier au problème de la déclaration de perte, mais aussi à l’ensemble des failles qui ont émergé autour de la vérification de l’identité à l’ère du numérique.
Quelles sont les conséquences d’une usurpation d’identité ?
Après m’être intéressé au problème de l’usurpation d’identité, j’ai constaté que ce qui est arrivé à mon proche est loin d’être un cas isolé. De nombreuses personnes sont victimes d’usurpation d’identité ; on parle de 200 000 français par an. J’ai aussi découvert l’ampleur des conséquences pour les victimes.
Lorsqu’un usurpateur vient à contracter des services, les créanciers viennent à poursuivre la personne liée à l’identité qui leur à été présentée. Les victimes vivent alors la crainte pendant des années à force de recevoir des amendes, des mises en demeures, parfois même des convocations de police pour des faits qu’ils n’ont pas commis. On leur demande de prouver qu’elles ne sont pas à l’initiative des crédits contractés à leur noms, qu’elles n’ont pas orchestré ce qui leur arrive… Mais comment prouver que vous n’êtes pas la personne dont l’identité vous correspond pourtant ?
De plus en plus l’identité numérique prends le pas sur l’identité physique. Ceci est une aubaine pour des usurpateurs d’identité qui n’ont qu’à utiliser une carte d’identité trouvée ou volée, pour accéder à des services au nom d’une autre personne.
En moyenne, à 30 ans, un individu a transmis un document d’identité à une dizaine de personnes. Qu’il s’agisse d’une location d’un appartement, l’ouverture d’un compte bancaire, une demande de crédit, l’accès à un service sur internet ou pour réaliser une embauche, il est très souvent nécessaire d’envoyer un document d’identité. La majorité des gens, ne suppriment pas les dossiers reçus et/ou ne suppriment pas les mails envoyés. Les boites mails sont donc des mines d’information pour des personnes mal intentionnées.
Que proposez-vous pour éviter les usurpations d’identité ?
Pour éviter les usurpations, il faut analyser l’origine des failles de sécurité qui permettent aux usurpateurs d’agir.
Aujourd’hui, tout se fait par mail ou plateformes interposées. Sur internet, on transmet des données sensibles de la même manière qu’une photo ou un message… Mais on oublie les risques !
Ainsi, il est très difficile de garder la main sur nos données personnelles. Par exemple, il est tout à fait possible d’ouvrir un compte bancaire, de contracter une assurance, de faire des achats sur internet, sans avoir ne serait-ce qu’une fois rencontré son interlocuteur ou présenté un document original prouvant son identité.
Afin de mettre fin aux usurpations d’identité, nous devons apporter une manière simple aux particuliers et aux professionnels de sécuriser leurs entrées en relations.
Ainsi, ID PROTECT permet de :
- faire opposition à l’utilisation d’un document d’identité,
- tracer l’utilisation d’un document d’identité
- échanger des données personnelles dans un cadre sécurisé.
Quel message souhaitez-vous adresser ?
L’ensemble de la démarche ID PROTECT n’a qu’un seul objectif: mettre un terme à l’usurpation d’identité. Il est inconcevable qu’aucun système d’opposition d’un document d’identité n’existe à ce jour en France. L’utilisation frauduleuse d’un document d’identité déclaré perdu/volé a des conséquences dramatiques pour de nombreux français, il est temps de prendre part à l’initiative ID PROTECT afin de protéger les citoyens.
Je souhaite inviter l’ensemble des acteurs bancaires, organismes de crédits et fournisseurs de service à prendre part à la lutte contre l’utilisation frauduleuse de documents d’identité, non pas à cause des contraintes réglementaires qui pèsent sur eux, mais par envie de protéger les citoyens.