Comment lutter contre l’usurpation d’identité
Comprendre les failles permettant l’usurpation d’identité
Selon le fondateur d’ID Protect, plateforme destinée à mieux protéger l’identité à l’ère du numérique, il est nécessaire d’aller au-delà de la répression contre l’usurpation : il faut créer des moyens de prévention concrets. En effet, les enquêtes menées par la police pour faire reconnaître les cas d’usurpation sont longues et fastidieuses. Si elles peuvent un jour obtenir gain de cause, les victimes se retrouvent isolées pendant de nombreuses années, poursuivies par des créanciers qui n’ont d’autres objectifs que de récupérer les sommes perdues.
A ce jour, il n’existe pas de moyen assez efficace pour lutter contre l’usurpation d’identité : beaucoup de failles dans les entrées en relation subsistent.
- Premièrement, il n’est aujourd’hui pas possible de faire opposition à l’utilisation d’un document d’identité. Même déclaré perdu / volé auprès des services de police, ce dernier reste utilisable auprès des banques, assurances ou encore organismes de crédit.
- Deuxièmement, il existe trop d’opacité lorsqu’il s’agit de l’utilisation d’un document d’identité. Les citoyens ne savent pas ce que deviennent leurs données lorsqu’ils les transmettent à une entreprise pour accéder à un service. Ainsi, il n’est pas possible de tracer l’utilisation d’un document.
- Enfin, il n’existe pas de moyen de prévention contre les risques liés à l’usurpation d’identité. Les différentes réglementations qui incitent les banques à vérifier l’identité de leurs clients sont un bon début mais il y a beaucoup de travail en matière de connaissance client. Avec le développement du numérique, il est désormais plus facile d’être victime d’usurpation d’identité.
Comment prévenir une usurpation ?
1. Les bonnes habitudes en ligne
Avant internet, nous passions à la déchiqueteuse nos courriers afin de ne laisser aucune trace de nos données personnelles dans les poubelles. Avec internet, nous ne prenons pas le temps de supprimer nos données des différents sites que nous visitons.
Prenons par exemple nos adresses mails : elles constituent une mine d’informations. En effet, nous y recevons des factures, des identifiants pour des sites internet, nous envoyons des documents d’identité, des avis d’imposition… Il ne faut pas conserver autant de données au même endroit !
Nous préconisons de supprimer systématiquement les mails envoyés contenant des données personnelles. Pensez également à utiliser la fonction proposée par certains fournisseurs d’adresse mails qui consistent à programmer l’auto destruction du mail envoyé.
Nos comptes de réseaux sociaux permettent de nous personnifier. Nous y retrouvons nos photos, nos données d’état civil, nos liens de filiation parfois, nos centres d’intérêts. Ils marquent une innovation majeure, mais il s’agit également d’un grand risque. Les usurpateurs créent parfois des comptes en utilisant vos données ce qui peut nuire à votre image. Soyez vigilant sur les données que vous partagez publiquement !
Le RGPD a apporté de nouveaux droits en matière de gestion de nos données personnelles: la possibilité d’avoir recours au droit à l’oubli. Il est possible pour toute personne de demander à une entreprise l’intégralité des données qu’elles stockent la concernant, et demander à ce que ces données soient supprimées. Il faut faire usage de ce droit, afin de se ré-approprier nos données.
2. Que faire en cas de perte d’un document d’identité
En cas de perte d’un document d’identité, il convient de faire une déclaration de perte. Cette déclaration se fait auprès des services de police ou, directement en mairie lorsque vous souhaitez renouveler le document perdu. https://www.demarches.interieur.gouv.fr/particuliers/carte-identite-majeur-cas-perte
Etant donné que la déclaration de perte n’est pas un moyen de faire opposition à l’utilisation du document, nous préconisons de déclarer la perte également aux différents organismes bancaires et de crédit. Il vaux mieux se pré-constituer une preuve au cas où une personne mal intentionnée souhaite utiliser le document pour obtenir frauduleusement des services.
A nouveau, l’ensemble de ces solutions sont perfectibles. Il serait évidemment plus efficace de mettre une base de données de documents d’identité déclarés perdus/volés à disposition des professionnels. La vérification systématique, à chaque entrée en relation permettrait de supprimer définitivement le risque.
3. Les chantiers de la prévention
Selon le rapport Identity fraud report d’Onfido 2021, on recense une augmentation de 29% de fraudes à l’identité en 2020. La prévention nécessite une connaissance du risque or, force est de constater que la population n’est pas assez sensibilisée sur la question. Il faut alerter sur les risques liés à l’augmentation des échanges de documents entre particuliers.
Dans une société où toutes les démarches se font à distance, comment peut-on limiter la transmission de nos données personnelles via internet ? L’étude Etude Fevad 2020 montre une augmentation de 15,7% de transactions en ligne en 2019. Avec la crise sanitaire, cette augmentation a doublé en 2020. Nous sommes contraints d’échanger à distance, il va donc falloir créer des plateformes spécialisées sur la question.
Il est également difficile de prédire où l’usurpateur va présenter votre document. L’utilisation frauduleuse peut avoir lieu chez toutes sortes de professionnels ce qui rend la tâche difficile pour les services de police de retrouver l’usurpateur. Egalement lorsqu’on est victime d’usurpation, on apprend les méfaits les uns après les autres. L’instantanéité du service internet devrait pourtant nous permettre de suivre l’utilisation d’un document en temps réel.
Les solutions ID PROTECT pour éviter les usurpations d’identité
1. Faire opposition
La première fonctionnalité que nous avons développée sur www.idprotect.fr permet de faire opposition à un document.
La plateforme propose aux citoyens qui ont perdu ou se sont fais volé un document d’identité de renseigner son numéro unique. Cette information est ensuite mise à disposition d’entreprises partenaires qui consultent la base de données avant d’entrer en relation avec un nouveau client.
Ainsi, les institutions, banques, organismes de crédits, plateformes de services ont enfin un moyen de vérifier la légitimité des documents, tandis que les citoyens dispose d’un moyen d’éviter la fraude.
2. Contrôler l’utilisation faite des documents afin de tracer les usurpateurs
Lorsqu’un document d’identité entre dans la base de documents déclarés perdu /volé d’ID Protect le numéro de téléphone du titulaire lui est associé. A chaque présentation d’un document lors d’une entrée en relation, le numéro unique du document est consulté et le titulaire du document en est informé. Cette solution de notification sera doublée d’une géolocalisation afin que le titulaire dispose d’une plus grande transparence d’informations.
Enfin, nous souhaitons permettre aux particuliers comme aux professionnels de sécuriser leurs échanges.
3. Sécuriser les échanges de données personnelles
ID Protect souhaite proposer un espace d’échange permettant de contrôler l’accessibilité des documents dans un environnement de confiance.
Chaque transaction est historiée. L’utilisateur a la possibilité de donner ou de révoquer l’accès à un dossier, et ce à une personne déterminée. Il a également la possibilité de contrôler la durée des échanges d’information. L’objectif étant d’éviter autant que possible d’échanger des données par mail car celles-ci sont souvent conservées dans des boites mails peu sécurisées et de surcroit pendant de longues durées.
Nous sommes persuadés que la confiance n’exclu pas le contrôle : c’est pourquoi nous invitons les utilisateurs à garder la main sur leurs données.